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Les maladies professionnelles en 10 questions

Les maladies professionnelles en 10 questions

Selon l’Assurance Maladie, plus de 40 000 cas de maladies professionnelles sont recensées en France chaque année.  

Elles représentent un enjeu majeur de santé publique et de sécurité au travail. Souvent méconnues ou sous-estimées, elles peuvent avoir des répercussions graves.  

Cet article vous propose de découvrir à travers 10 questions ce sujet et de mieux le comprendre. 

Une maladie professionnelle est une pathologie contractée en raison de l’exercice d’une profession et directement causée par des facteurs de risque liés à l’environnement ou aux conditions de travail. 

Elle est professionnelle si elle est la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique et résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle.  

Pour être reconnue ainsi, trois conditions doivent être remplies : 

  1. La maladie doit figurer sur un tableau de maladies professionnelles correspondant à l’activité exercée par le salarié. 
  1. Le salarié doit avoir été exposé au risque mentionné dans le tableau pendant une durée suffisante.
     
  2. Un lien de causalité doit être établi entre l’exposition au risque et la maladie. 

En cas de suspicion, il est important de déclarer celle-ci à la caisse d’assurance maladie et de consulter un médecin du travail. 

Les affections liées au travail sont recensées dans des tableaux spécifiques, établis par décret et régulièrement mis à jour. 

Ils listent les pathologies considérées comme pouvant être d’origine professionnelle, en fonction de divers critères.  

Il existe deux types principaux de tableaux de maladies professionnelles : 

  • Les tableaux du régime général : Ils s’appliquent aux salariés du secteur privé, aux fonctionnaires et aux agents non titulaires de la fonction publique. 
  • Les tableaux du régime agricole : Ils s’appliquent aux exploitants et aux salariés agricoles. 

Au total, on compte actuellement 102 tableaux de maladies professionnelles pour le régime général et 47 pour le régime agricole. 

Chacun présente une base commune qui comprend : 

  • La désignation de la maladie 
  • Le délai de prise en charge qui peut préciser la durée d’exposition au risque 
  • La liste indicative des travaux susceptibles de provoquer la maladie 

Les maladies professionnelles regroupent un large éventail de pathologies causées ou aggravées par l’exposition à des risques. Parmi les plus fréquentes, on retrouve : 

Les maladies respiratoires : déclenchées par l’inhalation de poussières, fumées ou substances chimiques nocives. 
Exemples : asthme professionnel, bronchites chroniques, silicose, pneumopathies par inhalation d’amiante. 

Les maladies de la peau : causées par le contact répété avec des produits irritants ou allergisants. 
Exemples : eczéma de contact, dermatoses allergiques, acné professionnelle. 

Troubles musculo-squelettiques (TMS) : liés à des gestes répétitifs, des postures contraignantes ou des efforts physiques importants.
Exemples : tendinites, lombalgies, … 

Cancers professionnels : associés à l’exposition à des agents cancérogènes tels que l’amiante, les hydrocarbures, les agents antiémétiques. 
Exemples : cancer broncho-pulmonaire par inhalation d’amiante, cancer de la vessie, … 

Troubles psychologiques : développés en raison de conditions de travail stressantes, d’un surmenage ou de violences professionnelles. 
Englobent le stress post-traumatique, l’anxiété, la dépression, le burn-out.

 Les maladies professionnelles découlent souvent de l’exposition à des risques dans l’environnement de travail : 

  • Substances chimiques : amiante, solvants, agents cancérogènes  
  • Postures contraignantes : mouvements répétés, positions inconfortables  
  • Bruits intenses : surdité, acouphènes, troubles auditifs. 
  • Vibrations : troubles vasculaires, neurologiques, musculo-squelettiques. 
  • Agents biologiques : infections, allergies, maladies par bactéries, virus, champignons 

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Pour diagnostiquer une maladie professionnelle, voici les étapes : 

1. Constatation de la maladie. Pour cela il faut connaître les symptômes du travailleur et faire un examen médical physique et des tests nécessaires (radiographies, analyse de sang). 

2. Analyse des conditions de travail. Il faut identifier les risques spécifiques présents dans le milieu de travail de l’employé et analyser l’exposition à ceux-là. 

  1. Vérification avec les tableaux de maladies professionnelles. Il est important de s’assurer que la maladie et les conditions de travail correspondent aux critères des tableaux (durée d’exposition, délai de prise en charge). 
  1. Déposer une demande. Il suffira ensuite de transmettre un dossier à la Caisse d’Assurance pour qu’une décision finale de reconnaissance ou de non-reconnaissance de la maladie professionnelle soit faite. 

Si un salarié est atteint d’une maladie professionnelle, il doit d’abord remplir un formulaire disponible sur ameli.fr et l’adresser à sa Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM).  

Si la pathologie est inscrite dans un tableau de maladie professionnelle, la CPAM va mener une investigation dans un délai de 100 jours puis mettra à disposition un dossier que le salarié et l’employeur recevront. Ils devront émettre leurs observations respectives dans un délai de 10 jours.  

La CPAM prendra ensuite une décision finale. Une notification officielle confirmant la reconnaissance de votre maladie sera annoncée, ou, en cas de non-reconnaissance, le dossier sera transmis à un comité d’experts médicaux pour une seconde expertise. 

La reconnaissance d’une maladie professionnelle ouvre aux travailleurs concernés un ensemble de droits importants, leur permettant de bénéficier d’une prise en charge adéquate et d’une réparation du préjudice subi. 

Les droits incluent : 

  • La prise en charge des soins médicaux à 100 % 
  • Le versement d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail 
  • Une rente d’incapacité en cas de séquelles 
  • Une indemnisation pour préjudice moral et physique 

 La prévention est une responsabilité partagée entre employeur et salarié. 

L’employeur est tenu, d’un point de vue légal, de mettre en œuvre des mesures de prévention efficaces. Ces mesures doivent s’articuler autour des neuf principes généraux de prévention définis dans le Code du travail. 

En plus de cela, il doit : 

  • Réaliser une évaluation des risques professionnels (DUERP) pour identifier les dangers et les expositions auxquels sont soumis ses salariés. 
  • Mettre en œuvre les mesures de prévention nécessaires en fonction des risques identifiés. 
  • Former et informer ses équipes sur les risques professionnels et les mesures de prévention mises en place. 
  • Fournir à ses salariés des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés aux risques auxquels ils sont exposés. 
  • Surveiller leur état de santé par le biais de la médecine du travail. 

La surveillance médicale permet de détecter précocement les signes de maladies professionnelles, d’évaluer régulièrement l’aptitude des travailleurs, et de mettre en place des mesures préventives adaptées. Elle est essentielle pour réduire les risques et protéger la santé des travailleurs. 

N’attendez pas qu’une maladie professionnelle survienne pour prendre vos dispositions en matière de santé au travail. Formez dès maintenant votre personnel pour leur offrir les meilleures conditions de travail et éviter les accidents, les blessures, et les maladies liées à leur activité professionnelle. 

Prenez rendez-vous gratuitement avec l’un de nos conseillers. 

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