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Comment réduire les accidents du travail en entreprise ?  

Chaque année, l’Assurance Maladie – Risques professionnels publie un état des lieux précis de la sinistralité en entreprise. En 2024, 549 614 accidents du travail ont été déclarés, dont 764 mortels.
Au-delà des chiffres, ce sont des salariés touchés, des équipes déstabilisées et une organisation qui doit faire face dans l’urgence. 

La bonne nouvelle, c’est que les accidents du travail peuvent être évités. En comprenant leurs causes et en mettant en place les bons leviers de prévention, les entreprises disposent d’une réelle marge d’action pour sécuriser le quotidien et protéger leurs collaborateurs. 

 

#1

Quelles sont les causes des accidents du travail ?

Selon l’Assurance Maladie, quatre grandes familles de risques concentrent l’essentiel des accidents du travail :

  • Les manutentions manuelles, qui regroupent tous les efforts physiques réalisés sans aide mécanique (porter, pousser, tirer, lever), sont à l’origine d’environ la moitié des accidents. 
  • Les chutes de plain-pied, c’est-à-dire les glissades, trébuchements ou pertes d’équilibre au sol, représentent environ 15 % des cas. 
  • Les chutes de hauteur, comme les chutes d’escabeaux, d’échelles ou de plateformes, comptent pour plus de 10 % des accidents. 
  • L’utilisation d’outillage à main, qu’il soit manuel ou motorisé, est impliquée dans près de 8 % des accidents. 

 

Un accident du travail ne s’explique jamais par une cause unique. L’INRS montre qu’il résulte de facteurs multiples, regroupés en quatre catégories pour faciliter leur analyse : 

  • Facteurs techniques : équipements défectueux ou mal entretenus, dispositifs de protection absents ou inadaptés, postes de travail ou aménagements inadéquats. 
  • Facteurs organisationnels : sous-effectif, objectifs irréalistes, horaires atypiques, procédures mal définies, manque de coordination entre services. 
  • Facteurs humains (appelés aussi facteurs individuels) : fatigue, charge mentale, stress, habitudes de travail ancrées, méconnaissance ou une mauvaise estimation des risques. 
  • Conditions de travail : chaleur, bruit, éclairage insuffisant, espaces exigus, travail isolé ou environnement dégradé. 

 

Identifier ces facteurs est une étape essentielle pour comprendre ce qui a réellement conduit à l’accident. Mais pour aller plus loin, il faut analyser comment ils ont interagi et dans quel enchaînement les faits se sont produits. 

 

C’est précisément l’objectif de la méthode de l’arbre des causes, recommandée par l’INRS. Cet outil permet de reconstituer pas à pas le déroulement de l’événement, de visualiser les liens entre les facteurs et d’en dégager des actions de prévention réellement adaptées et efficaces.

 

CAS CONCRET 

Julie se blesse en manipulant un carton lourd. La conclusion rapide pourrait être : “Elle n’a pas fait attention”. 

L’analyse factuelle montre pourtant tout autre chose : 

  • une charge de travail accrue en période de rush, 
  • un chariot manquant ce jour-là, 
  • une zone de stockage encombrée, 
  • une formation gestes et postures qui date de 5 ans. 

 

Le “manque de vigilance” apparent s’explique donc par des facteurs organisationnels et techniques sous-jacents. 

 


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#2

Comment prévenir les accidents du travail ?

La prévention des accidents repose sur une démarche structurée et collective. Elle consiste à mettre en place des actions concrètes pour réduire l’exposition des salariés aux risques professionnels et sécuriser les postes de travail. Selon l’assurance maladie et l’INRS, cette démarche s’articule autour de quatre étapes 

 

1. Évaluer les risques professionnels dans l’entreprise 

La première phase de votre démarche de prévention consiste à dresser un état des lieux précis des risques présents dans l’entreprise. L’objectif est de rassembler toutes les informations utiles afin de créer un tableau de bord permettant de suivre et de piloter vos actions de prévention. Cela implique de collecter différents types de données, santé, RH, moyens, risques, productivité, pour construire des indicateurs qui permettront de mesurer l’avancement et l’efficacité de la démarche dans le temps. 

 

2. Définir les objectifs et priorités de prévention 

Après avoir identifié les risques professionnels dans votre entreprise, vous devez définir vos objectifs en impliquant dès le départ vos collaborateurs, en repérant les postes ou secteurs à risque, en hiérarchisant les priorités pour cibler les situations nécessitant un diagnostic approfondi, et en désignant une personne ou un groupe chargé de piloter et coordonner la démarche.

 

3. Établir et mettre en œuvre un plan d’action structuré un plan d’action structuré

Lorsque certains risques nécessitent une analyse plus approfondie, des outils adaptés peuvent être mobilisés pour mieux comprendre les situations de travail : observation du terrain, vérification de la conformité ou modélisation de scénarios techniques. À partir de ces éléments, l’enjeu est de définir un plan d’action clair et priorisé, qui précise les mesures à engager pour réduire ou supprimer les risques : adaptation des outils, réorganisation d’une activité, amélioration d’un poste de travail, etc. La démarche doit ensuite se traduire en actions concrètes : achats d’EPI, aménagements, formations, rédaction ou mise à jour de procédures… Le pilotage de la mise en œuvre, réunions de suivi, points d’étape, coordination entre services garantit que chaque mesure est effectivement appliquée et qu’elle produit les effets attendus.

 

4. Évaluer les progrès réalisés

Cette dernière étape vise à mesurer l’efficacité des actions mises en place et à ancrer la démarche de prévention dans la durée. Il s’agit d’enrichir le tableau de bord initial avec des indicateurs pertinents afin de suivre l’évolution de chaque risque. Des outils proposés par l’INRS, comme la Grille de positionnement en santé et sécurité au travail GPSST, permettent d’apprécier la progression et de repérer les axes d’amélioration.

 


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Vous pouvez réduire les accidents du travail dans votre entreprise en agissant de manière structurée et proactive. En comprenant les causes, en fixant vos priorités, en mettant en place des actions concrètes et en suivant régulièrement les résultats, vous protégez vos collaborateurs, sécurisez vos postes de travail et renforcez la performance globale de votre organisation. La prévention est un choix stratégique qui vous permet d’agir efficacement au quotidien et de limiter les risques avant qu’ils ne se produisent. 

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